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Entrepreneur de travaux agricoles « Se diversifier est vital »

A la tête d’une exploitation de 85 hectares près de Colmar, Jean-Michel Syda est aussi entrepreneur de travaux agricoles et, depuis peu, de travaux paysagers. Cette diversification d’activités lui permet de mieux rentabiliser ses machines et de travailler toute l’année.

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Jean-Michel Syda a pris la suite
de son père. (© Terre-net Média.)
Trois casquettes sur la même tête ! Selon les jours et selon même parfois les heures de la journée, Jean-Michel Syda travaille soit sur les terres de son exploitation où il cultive du colza, du blé et du maïs, soit sur celles de ses clients pour des travaux agricoles ou paysagers. « En plus de mes 85 hectares, je m’occupe de la culture complète de 200 hectares, mais aussi du battage de 650 hectares de maïs, et de la presse de 120 hectares de céréales à paille, détaille cet agriculteur de 43 ans. Les mois intensifs de travail du sol, de semis ou de récolte, ça veut dire être sur les machines de six heures du matin à minuit ! »

Mais comme le travail des terres se concentre sur quelques mois de l’année, Jean-Michel Syda a, en plus, depuis peu élargi son champ d’action aux travaux paysagers. « Pour combler les périodes creuses et pour subvenir aux frais engendrés par un salarié, précise-t-il. J’avais trop de travail pour moi, mais pas assez pour deux personnes. Avec ces travaux supplémentaires, je vais essayer d’embaucher quelqu’un. »

« Mon exploitation est la vitrine »

Pour Jean-Michel Syda, la diversification de son activité est une nécessité : « C’est vital de faire des travaux en plus pour faire tourner la boutique et rentabiliser au mieux nos machines qui coûtent très cher mais qui sont indispensables  pour travailler mieux et plus vite. Quand il a fallu se diversifier, au lieu de faire du maraîchage, mon père a donc décidé de devenir entrepreneur. Je conduis des moissonneuses-batteuses depuis que j’ai 14 ans donc j’ai tout naturellement pris sa suite. »

Ses activités d’exploitant et d’entrepreneur sont intimement liées. « Il n’y a que fiscalement qu’elles diffèrent, car dans un cas je bosse pour moi et dans l’autre je suis un prestataire de service, mais elles sont réalisées par le même homme ! Et on ne peut, à mon avis, être un bon entrepreneur de travaux agricoles que si on est un bon agriculteur. Mon exploitation est la vitrine de l’Eta. Pour vendre un savoir-faire, on doit le montrer. Et il y a un retour de manivelle puisque mes missions d’entrepreneur m’aident à évoluer car j’engrange davantage d’expérience, et car mes clients ne cultivent pas forcément les mêmes variétés ni dans les mêmes conditions. »

Le problème des prix

La pression est d’ailleurs bien différente. « Les clients sont très exigeants. On a vraiment une obligation de résultat. Il faut être rigoureux et performant. Bien semer sur des sols mal ou inégalement préparés peut, par exemple, devenir un vrai casse-tête. On doit être très observateurs et réactifs. Surtout quand on ne s’occupe pas de la culture de A à Z. »

Passionné par cette obligation d’adaptation constante et par le côté relationnel avec les clients, Jean-Michel Syda n’a pas ressenti la crise dans ses travaux agricoles mais davantage dans ses travaux paysagers. « Quel que soit le contexte, il faut en effet cultiver les terres alors qu’on peut réduire, voire se passer, des travaux d’embellissement et d’aménagement pour faire des économies, illustre cet Alsacien. Ce qui devient vraiment difficile en revanche c’est le prix de la prestation. Il y a toujours moins cher car certains cassent les prix et font n’importe quoi. Il y a aussi de la concurrence déloyale avec, par exemple, certaines Earl qui font aussi quelques prestations. C’est avec la qualité qu’on doit essayer de faire la différence. »

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